L’heure des Comptes

La sortie progressive du confinement pousse les populations mondiales à s’interroger sur la pertinence des moyens déployés pour lutter contre le virus. Légitime ou non, la question invite les dirigeants mondiaux à s’expliquer. Non sans risque.

A l’heure où se déconfinement tour à tour les différents pays du monde, pleurant leur disparus, masques sur nez et avec la crainte de subir une des pires récessions mondiales jamais enregistrée, il est fort probable que vienne désormais l’heure des comptes.


Beltway Insider: Trump/Twitter War, Antifa, Jobs, Heroes Act, Pandemic Rage, George Floyd, Minneapolis

Présidents et Chefs de gouvernements savent que cette étape, incontournable, ponctuera leur mandat au risque de provoquer leur chute. La démocratie ne s’embarrasse pas de sentiments ou d’affect inutiles, seul compte le bien et l’utilité commune. Car si la crise sanitaire et le confinement ont étouffé toutes contestations, ou si faibles qu’elles étaient à peine audibles, ces dernières vont désormais rythmer les semaines et les mois à venir avec une question lancinante : pouvait-on faire autrement ?

L’interrogation bien que légitime a cependant un sens limité et pourtant d’aucuns ne retiendront que sa légitimité. A tort ou à raison, la question sera tôt ou tard posée et sera au coeur de nombreuses échéances électorales.


Acte II ou Clap de Fin

Panorama et Fracture

Pour en comprendre l’émergence, un saut dans le passé s’impose. Il n’est pas gigantesque car il remonte à deux mois en arrière, en plein mois de mars. Quel est alors le panorama global ? Une économie mondialisée au firmament de son activité, des places boursières dans une forme éblouissante, une menace terroriste jugulée, des taux de chômage en baisse constante dans les pays les industrialisés qui font alors croire que le plein emploi est atteignable sous peu. Encore quelques efforts et l’on touchera au but!


Le Temps des Gourous

Et puis soudain tout s’arrête. Le vide et le néant s’installent sur un monde sans bruit et sans âmes qui vivent dans les rues. La mort rôde. Vertige en cascade et sidération de masse. Au-delà de l’envolée lyrique, une réalité s’impose. Le confinement a généré des questions, a poussé les populations à s’interroger sur elle-même, sur leur mode de vie mais aussi sur ceux qui ont été élus ou choisis pour les diriger.

Alors que la fracture entre monde politique et société civile n’a cessé de s’aggraver au fil des années, présidents, chefs de gouvernements et autres ministres se sont retrouvés confrontés à une situation inédite pour laquelle, à leur décharge, ils n’avaient pas été formés. Mais pour nombre de nos concitoyens et de citoyens du monde, l’excuse de l’inexpérience n’est plus valable, si tant est qu’elle le fut un jour.

Baptême et Tribunal

Alors que, répétons-le, se profile des jours sombres, l’avant covid-19 ressemblait presque à la Belle Epoque, celle qui fut ainsi nommée pour décrire les années précédents la Première Guerre mondiale en souvenir de sa prétendue douceur de vivre bien qu’elle fut aussi porteuse de difficultés oubliées a posteriori.


Petite Histoire du Vide et de l’excellence

Cette crise sanitaire, véritable baptême du feu pour nombre de dirigeants politiques, habitués à gérer des crises que l’on qualifieraient de classiques au regard de celle que nous venons de vivre, a révélé les forces et d’hommes et de femmes souvent invisibles, la maladresse, la faiblesse ou l’habileté de ceux qui étaient en charge de responsabilités.

Alors in fine, faut-il sacrifier sur l’autel des explications et des justifications des dirigeants pris de court ? Les urnes le diront et leurs sanctions, ou leurs assentiments, serviront de base à ceux qui un jour seraient confrontés à un tel évènement, proche ou éloigné dans sa forme, pour être ensuite à leur tour placés devant le tribunal des responsabilités et qu’émerge à nouveau la même question : comment aurions-nous pu faire autrement ?

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d’expérience, il est actuellement professeur d’histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

Haute Tease