Vers une Nouvelle ère

Les attentats du 11 septembre ont marqué la mémoire collective au point de bouleverser l’appréhension du monde tel qu’il se présentait alors. Vingt-ans plus tard, un constat s’impose : ces bouleversements n’ouvrent-ils pas la voie à une nouvelle ère.

Les commémorations des attentats du 11 septembre 2001 ont donné lieu, tant aux Etats-Unis que dans une grande partie du monde entier, à de nombreux commentaires tant sur les raisons d’un tel acte que sur les conséquences qui en découlèrent.


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Parmi ces dernières, l’une d’entre-elle est souvent revenue comme un leitmotiv mettant en exergue la fin de l’hyperpuissance nord-américaine, thèse avancée par le diplomate Hubert Védrine. Avérée ou non, il apparaît cependant que les Etats-Unis ont perdu depuis ces attentats une certaine influence mondiale laissant émerger des pôles d’agitation et de contestation à même de déstabiliser les équilibres régionaux et mondiaux.

Non que les Etats- Unis avaient la charge de la sécurité du monde, même si les faits pouvaient le laisser penser, mais l’hyperpuissance nord-américaine, fruit de la désintégration de l’Union soviétique en 1989, a masqué une forme d’agacement et d’irritation, parfois menant à une haine profonde, à l’endroit de la patrie des Pères Fondateurs.

L’omnipotence politique, économique, militaire et surtout culturelle des Etats-Unis durant la décennie quatre-vingt-dix a généré en des points spécifiques du monde des rancoeurs qui se pour certaines tues et éteintes d’elles-mêmes quand d’autres se sont matériellement concrétisées, les attentats du 11 septembre leprouvant.

Monde a-Polaire et Micro-Conflits

Parallèlement, il n’est pas erroné d’avancer que, aveuglés par leur puissance, fruit d’un mode de fonctionnement propre à leur nation, les Etats-Unis n’ont pas sur apprécier l’apparition d’un monde a-polaire libéré de la pression idéologique imprimée par l’Union soviétique.


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Faute politique ou excès de confiance ? Les deux raisons s’avancent et se répondent et ont fini par occulter le drame de septembre 2001. Autre erreur, peut-être plus sous-jacente, résiderait dans une interprétation trop manichéenne de l’Histoire.

La chute de l’Union soviétique, d’un monde bi-polaire, par certains aspects rassurants, réglé par l’équilibre de la terreur nucléaire, a totalement rebattu les enjeux de la diplomatie internationale laissant les Etats-Unis dans une position dominante faute de rival suffisamment puissant pour les contrarier. L’idée d’une hyperpuissance accouchée de la défaillance de l’Union soviétique exsangue n’est donc pas non plus à exclure ou à totalement écarter.

Pour autant, au-delà de l’explication diplomatique, se pose désormais la question de la définition de la réalité dans laquelle ces attentats ont influencé le monde. Qu’il soit occidental ou non, ces actes alors qualifiés en leur temps d’actes de guerre, ont profondément bouleversé notre rapport au XXème siècle.


Primaires, de l’utile à l’inutile

Ainsi, et a contrario, si le XIXème siècle s’est éteint avec la Première Guerre mondiale, le XXème a péri avec le début du XXIème. Temps de conflits, armés ou secrets, de nucléarisation à outrance, le XXème est mort avec ces attentats, faisant basculer l’humanité dans une autre ère faite de micro-conflits aux répercussions planétaires de part les interactions diplomatiques et politiques induites.

Civilisations et Opposition

La menace terroriste, lancinante et continue depuis deux décennies, souvent sous-jacente à ces conflits, a prouvé et prouve encore que la puissance des Etats, fussent-ils auréolés comme les Etats- Unis de la première puissance mondiale, est capable de déstabiliser un ensemble global, finalement fragile et exposé. Les relations internationales, longtemps articulées autour de la notion de guerre ou de choc de civilisations, thèse défendue en 1996 par Samuel Huntington, semble avoir montré ses limites devant la complexité idéologique du siècle en cours.


Les Talibans Pris à leur Propre Piège

Bréviaire de nombreux diplomates pour expliquer rapidement et justifier dans le même temps des politiques agressives ou des ingérences diplomatiques discutables, le postulat d’une opposition civilisationnelle ne tient plus à l’heure d’une globalisation qui implique parmi les régions les plus isolées de la planète. Force est donc de constater que les attentats du 11 septembre 2001 ont modifié plus que l’appréhension du monde.

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d’expérience, il est actuellement professeur d’histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

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