Le Piège Refermé… ?

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou poursuit, depuis le massacre du 7 octobre, l'anéantissement du Hamas et maintenant la destruction des dirigeants iraniens du Hamas, ou la nouvelle vague vise-t-elle uniquement à s'assurer le soutien des États-Unis ?

L'offensive israélienne menée contre l'Iran, appuyée par les Etats-Unis, n'aura abouti qu'à un statu quo diplomatique loin d'entraîner la chute du régime des Mollahs. Mais le but poursuivi par Benyamin Netanyahu était-il plus la destruction des sites nucléaires iranien et la chute du régime iranien que de s'assurer le soutien des Etats-Unis ?


Si Puissant, si Faible

La question n'est pas tant de savoir qui des deux belligérants, entre Israël et l'Iran, acceptera le cessez-le-feu. La question est surtout de savoir quelle suite sera donnée à cette guerre éclair qui a déstabilisé le Moyen-Orient sans précipiter, loin et s'en faut et a contrario des espoirs israéliens, la chute du régime iranien. Un constat s'impose : Et maintenant ?

Israël a essayé de faire tomber un régime qui a juré sans perte sans y parvenir, la menace est donc toujours entière et prégnante ; les Etats-Unis, en bombardant les sites stratégiques nucléaires iraniens ont fait valoir leur force mais se retrouvent dans la même situation qu'Israël : le régime des Mollahs, initié en 1979 est toujours debout. Car pour le voir s'effondrer, force est de constater que seul le peuple iranien est en capacité de renverser la table pour installer en Iran une démocratie.


A Chacun Son Rôle

Solution Crédible

L'exemple irakien, via lequel les Etats-Unis pensaient, par la destitution de Saddam Hussein, imposer la démocratie comme un paquet de lessive à un consommateur lambda, s'est soldé par un échec cuisant qui plus de vingt ans après n'est toujours pas définitivement réglé. Imaginer faire chuter le régime iranien par l'entremise d'une intervention militaire conjointe et coordonnée entre Israël et les Etats-Unis est un leurre diplomatique qui se heurte à la solidité d'un régime blindé contre toute tentative de déstabilisation.

En revanche, imaginer un soutien à l'opposition iranienne, quelque que soit son origine, peut s'avérer comme une solution crédible et surtout réaliste. Il sera beaucoup plus difficile pour Téhéran de contenir sa propre population que de lutter contre des missiles tirés d'Israël, tout aussi meurtriers que ces derniers soient. La puissance de la contestation, larvée ou semi-officielle, de l'opposition iranienne pourrait dès lors devenir une vraie menace profitant de l'exposition du régime à des attaques extérieures.

Cette forme d'affaiblissement, à exploiter sans tarder, avant en tous cas que le régime ne panse les plaies des attaques israéliennes et américaines, se présente comme une aubaine pour la société iranienne favorable à un changement de régime, certes, mais pas à un remplacement dicté par une puissance étrangère.


L’autre Ambassadeur

Moyens Déployés

La guerre éclair menée par Israël a donc de grandes chances de s'achever comme elle a commencé, à savoir, sans idée précise si ce n'est la vague volonté de faire tomber le régime iranien, impossible en l'état et au vu des moyens déployés, à savoir uniquement aérien.

Le seul résultat de cette offensive a été de troubler plus encore un Moyen-Orient qui l'était déjà au plus haut point au regard de la guerre menée par Israël contre le Hamas à Gaza. Autre résultat, celui de s'assurer pour Israël du soutien indéfectible des Etats-Unis, tombés dans le piège de l'alliance à tout prix.

Benyamin Netanyahou, fragilisé par le conflit dans la bande de Gaza pour l'heure sans issue, avait besoin de redorer son blason de chef d'État tout en confirmant l'hégémonie israélienne au Moyen-Orient. Le calcul diplomatique du Premier ministre israélien, cynique et mortifère, a finalement très bien fonctionné. Mais pour quel résultat ?


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Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d'expérience, il est actuellement professeur d'histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.