Sauver ce qui peut encore l’être
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- Category: France A&E, Lifestyle, Culture
- Published on Monday, 01 September 2025 10:03
- Written by Janet Walker
Le président français Emmanuel Macron est confronté à la chute du gouvernement de François Bayrou, car il devrait recevoir un vote de défiance le 8 septembre 2025, ce qui dicte la nomination d'un autre Premier ministre dans un gouvernement divisé.
Devant la chute annoncée du gouvernement de François Bayrou, le Président de la République se retrouve acculé, ne souhaitant ni démissionner ni reconvoquer de nouvelles élections législatives. Entre raison et nécessité, il ne lui reste plus qu'à sauver ce qui reste de son mandat. Si c'est encore possible.
Reconnaître pour Être Mieux vu
Si ce n'est pas l'hallali, cela y ressemble fort. Alors que s'annonce la chute inévitable du gouvernement de François Bayrou, l'exécutif se retrouve pris dans l'étau de la nécessité de reconduire une équipe gouvernementale en fonction de la majorité présidentielle ou de provoquer de nouvelles élections législatives pour espérer redonner du sens à son action politique en dégageant une majorité claire et nette. Et loin de vouloir convoquer le corps électoral pour renouveler l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron risque donc de devoir se plier, après moult tergiversations, à nommer un Premier ministre issu de l'alliance entre le Parti socialiste et les Ecologistes. Serait-ce une mauvaise décision ?
L’impuni
Cygne ou Vilain Petit Canard
Visibilité et lisibilité
D'un point de vue social, le Président respecterait le message des urnes ; d'un point de vue économique, sans faire sauter de joie le patronat, cela donnerait au moins à ce dernier une certaine visibilité et lisibilité en matière d'investissement et d'emploi.
Et surtout, point non négligeable, cela donnerait au pays une loi de finances qui, à elle seule, rassurerait bourses et marchés inquiets de l'instabilité française depuis des mois. Alors que la question de la dette et de son poids (comprenez les taux d'intérêt appliqués chaque fois que la France recourt à l'emprunt) revient sur le devant de la scène, présentée comme une une nécessité impérieuse au risque de voir le pays sombrer dans le chaos, le Président de la République pourrait voir dans cette alternative un moyen de sauver, si c'est encore possible, son mandat, à savoir quelques mois.
Comment ? La question est posée. Démissionner ? Il n'y songe pas. De nouvelles réformes ? Lesquelles ? Pour autant, un rapide récapitulatif s'impose. L'homme a été confronté à la crise des Gilets jaunes, puis la crise sanitaire du Covid, puis les soubresauts diplomatiques et économiques liés au conflit ukrainien sans compter le retour mouvementé de Donald Trump à la Maison Blanche avec son lot de droits de douanes revus à la hausse.
La bonne Méthode...
Affaires courantes
Rajoutez à cela l'erreur d'une dissolution aux conséquences mal anticipées, et nous aboutissons à la situation actuelle : un pays ingouvernable où s'affrontent ouvertement ou de manière larvée les blocs de gauche progressistes et l'extrême droite de plus en plus vive, active et présente bien qu'encore trop désordonnée et confuse pour espérer plus.
Au lendemain de la défaite historique, car lourde et sévère du Parti Socialiste et de la gauche en 1993, lors des élections législatives, amenant par ailleurs à la seconde Cohabitation de la Vè République, nombreux étaient ceux à penser que le Président de la République d'alors, François Mitterrand, devait, jusqu'en 1995, se borner à expédier les affaires courantes. Certes.
Mais que sont les affaires courantes pour Emmanuel Macron ? Tout est question de point de vue et reste hautement relatif car sauver son mandat, donc partir la tête haute et le sentiment du devoir accompli, relève là encore d'une appréciation qui appartient à chacun, y compris à lui.
Si Puissant, si Faible
Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d'expérience, il est actuellement professeur d'histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.