Avec ses Propres Armes

Confronté à une résistance ukrainienne sous-estimée et méprisée, Vladimir Poutine en est réduit à détruire des installations civiles dans l'espoir de briser les espoirs de Kiev. Plus que de guerre psychologique, ces actes démontrent surtout l'échec d'une opération militaire infondée et sans horizon.

Parce qu'il sait ne pas pouvoir, sans conséquence incalculable, utiliser l'armée nucléaire contre l'Ukraine, Vladimir Poutine a donc choisi, pour porter plus encore atteinte à l'intégrité du territoire nationale ukrainien, de détruire le 6 juin dernier le barrage hydroélectrique de Kakhovka.


Beltway Insider: Trump Indicted, East Coast Smoke, Unabomber, Russian Spy, Dead, Boeing, Crash Survivors, Pat Robertson

Les effets physiques de cette destruction ont été immédiats puisque des milliers d'hectares de terres arables et ou habitées ont été inondés, parfois sur des hauteurs de trois ou quatre mètres au-dessus du sol. Car l'Ukraine est aujourd'hui devenue, et plus que jamais, pour Vladimir Poutine une obsession qui confine à la pathologie tant tous les efforts de la Russie sont désormais tournées vers ce seul objectif : écraser le pays dirigé par Volodymyr Zelenskyy dans une humiliation voulue totale mais qui tarde à se dessiner, si tant est que celle-ci se dessine un jour.

Conséquences Nucléaires

Voilà pour le constat. Mais attardons-nous un instant sur ce barrage détruit certes à des fins stratégiques, bien que discutables, mais aussi afin d'attenter au moral de la population ukrainienne. Premier élément de réponse, riche d'enseignements pour le Kremlin : officiellement, les Ukrainiens donnent plus le sentiment d'avoir surmonté cette épreuve, une de plus, pour se fédérer encore plus autour de la cause commune, défendre l'Ukraine et, accessoirement, autour de leur président.


De l’exigence Républicaine

L'eau que Poutine voulait voir éteindre le ardeurs ukrainiennes, n'a en fait qu'exacerber ces dernières. Pourtant, depuis le début du conflit, Vladimir Poutine n'a eu de cesse, dans des mises en scène télévisées grotesques, de rappeler que la Russie disposait du feu nucléaire et que le doute planait sur sa potentielle utilisation.

Or, toutes les chancelleries du monde savent pertinemment que jamais Vladimir Poutine n'utilisera l'arme nucléaire d'abord au regard des conséquences engendrées (contre-offensive nucléaire occidentale,…). Et de prouver par cette inaction nucléaire, paradoxe militaro-diplomatique, que la dissuasion éponyme est plus un piège qu'une solution à compter du moment ou d'autres pays la possèdent aussi.

Alors pour contrarier cette réalité Poutine opte pour une nouvelle forme de guerre qui n'a finalement rien de si nouveau que cela. En optant de terroriser les populations par des actes de destructions de cet ordre, tout comme les menaces exercés sur la centrale nucléaire de Zaporijia, Poutine renoue avec avec des tactiques militaires presque ancestrales remontant pour certaines au XIXème siècle.


Erdogan Pour un Tour de Plus

Installations Civiles

A titre d'exemple historique, la seule annonce de l'arrivée des armées napoléoniennes suffisait à faire fuir des milliers de d'hommes et de femmes, terrorisés à l'idée des saccages et des sévices que ces dernières étaient capables de perpétrer. Exemple type d'une forme de guerre psychologique efficace.

Pour autant, et c'est peut-être le point ultime de cette réflexion car en constatant que la guerre conventionnelle n'a pas cassé l'enthousiasme ukrainien à défendre son territoire, que le feu nucléaire n'est pas utilisable au regard des effets secondaires, il apparaît que Vladimir Poutine et son armée en sont réduits à s'en prendre à des installations civiles pour tenter d'infléchir la volonté ukrainienne. Pour résumer, Poutine est désormais contraint de se battre avec les armes restant à sa disposition.


Kiev Regarde Plus Loin

D'aucuns parmi les défenseurs de l'action du Kremlin, évoqueront une guerre psychologique mais elle témoigne surtout de l'échec de la stratégie militaire qui portait une opération spéciale voulue et présentée comme rapide.

Acculé dans une impasse militaire et diplomatique, avec pour seule porte de sortie la Chine (qui n'est pas nécessairement la meilleure des portes de sortie), Vladimir Poutine joue certainement parmi ces dernières cartes dans l'espoir de faire basculer l'Ukraine vers la pente de la défaite alors que débute la contre-offensive militaire élaborée par Kiev.

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d'expérience, il est actuellement professeur d'histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

Haute Tease