Le Brésil Mauvais Elève

La réduction des subventions allouées aux universités brésiliennes par Jair Bolsonaro confirme l'emprise d'un homme sur un pays brutalisé par des méthodes qui visent à étouffer tout foyer de contestation. Fallait-il s'y attendre ? Peut-être pas.

Mais s'en douter certainement. Ce qui revient somme toute à la même chose. Ainsi, l'annonce par le gouvernement de Jair Bolsonaro, actuel (et récemment élu) président du Brésil de réduire de 30% les subventions accordées aux universités fédérales pourra facilement être assimilée à la décision d'un président qui se complaît dans les oripeaux de l'autocrate qu'il semble aspirer à devenir.


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Plus généralement, et sans s'attarder en particulier sur le cas brésilien, il apparaît que Jair Bolsonaro exprime par cette décision le penchant naturel des dirigeants autoritaires aux tendances extrémistes toujours prompts à sacrifier lieux et hommes de culture au profit de régimes plus proches de la démoctature, subtil mélange d'autorité et de semblant démocratique, qu'autre chose.

Tarir les Foyers de Contestation

A vrai dire Bolsonaro n'est pas le premier homme d'Etat à réduire les subventions allouées aux lieux d'enseignement, d'autres avant lui, et l'Histoire en est riche, s'en sont rendus coupables.


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Ce qui est plus inquiétant dans cette décision c'est qu'elle survient dans un contexte global, comprenez mondial, où la brutalité et l'ignorance semblent avoir pris le pas sur le savoir et la réflexion.

A titre de comparaison, le président américain Donald Trump a récemment loué l'action de Viktor Orban, président de Hongrie, homme qu'il serait excessif de qualifier d'amoureux de la démocratie. Et pourtant ! Quant à Jair Bolsonaro, il est évident que cet homme élu pour de mauvaises raisons dans un pays gangrené par la corruption, la crise économique et les difficultés associées, a saisi l'opportunité qui lui était donnée pour donner libre cours à ces tendances extrêmes. Reste à établir les raisons de cette coupe sombre.


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Elles sont simples : affaiblir toute source de pensée donc de rébellion ou de révolte contre le régime actuel afin de pouvoir imposer un système voulu autoritaire par le président du Brésil. Répétons-le ! La technique n'est pas nouvelle et tarir les foyers de pensées et de culture pour, par effet de dominos, abêtir les populations alors privées de source d'éducation et de savoir ne l'est en rien non plus. Elle permet d'étouffer tout foyer de contestation.

De Brasilia à Pékin

Et l'exemple prend prend tout son sens en cette année 2019 où l'on fête le trentième anniversaire de la révolte avortée des étudiants chinois de la place Tienanmen à Pékin...Preuve s'il en était besoin que c'est bien savoir, culture et éducation qui sont les moteurs d'une nation fussent-ils écrasés dans la brutalité la plus sauvage.


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Et Jair Bolsonaro de l'avoir trop bien compris en décidant d'appliquer cette coupe sombre inattendue. Mais dans le même temps, que fallait-il attendre du personnage ?

Cruel retour de bâton pour la population brésilienne qui pensait dans sa majorité élire un sauveur...Car la guerre ouverte aux universités et aux chercheurs ne manquera pas d'aliéner une grande partie des intellectuels brésiliens, pourtant partagés lors de l'élection de Bolsonaro. L'avenir dira si cette décision sera suivie d'autres actions du même type mais il est à craindre que dans un environnement mondial où scepticisme rampant, doute à l'endroit des élites et des classes politiques croissant, Jair Bolsonaro ne multiplie dans l'indifférence totale ses attaques contre le système éducatif brésilien et plus largement contre la démocratie brésilienne déjà fragilisée.

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d’expérience, il est actuellement professeur d’histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication

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