Un Express Moscou – Istanbul

La possible absence de Vladimir Poutine lors de la rencontre prévue à Istanbul pour poser les bases d'un cessez-le feu entre la Russie et l'Ukraine interroge sur l'issue du conflit. Mais le président russe dispose-t-il réellement d'autant de temps qu'il l'imagine pour se permettre de bouder ce rendez-vous ?

A vouloir trop en gagner, il est fort probable que Vladimir Poutine finisse par en perdre beaucoup. Cette denrée si précieuse, est le temps. Car en refusant d'accepter ce que le président ruse nomme un ultimatum et qui n'est rien d'autre qu'une rencontre diplomatique entre lui-même et Volodymyr Zelensky, Vladimir Poutine tend à s'isoler plus encore sur la scène internationale y compris auprès de son allié improbable, à savoir Donald Trump.


MIFF: Closing Ceremony Arrivals and Winners (Pics)

La question est donc de savoir pourquoi le président russe boude, pour l'instant, cette opportunité de se rendre à Istanbul, de poser les bases d'un cessez-le-feu de trente jours.

Rhétorique Absurde

Plusieurs réponses émergent et la première d'entre elle est que Vladimir Poutine ne veut pas de la paix, en tous cas pas d'une paix dont il n'aura pas dessiné les contours ou dicté les axes, position d'ailleurs qui témoigne de sa posture au regard du conflit qu'il a toujours expliqué être une réponse à l'attitude de l'Ukraine, pays nourrissant l'ambition de vouloir intégrer l'OTAN et l'Union européenne.


Bucarest, l’épine Européenne

Seconde raison, embarqué dans une rhétorique absurde qui défend l'idée que l'Ukraine serait peuplée de nazis à commencer par Volodymyr Zelensky, le président russe ne semble pas enclin à vouloir rencontrer son homologue ukrainien comme ce fut le cas lors des Accords de Minsk II.

Dernière raison, le poids croissant des Etats-Unis dans les négociations qui ne tournent plus nécessairement en faveur de la Russie, pousse Vladimir Poutine à écarter l'idée dune négociation avancée ou non en faveur d'un cessez-le-feu, a fortiori d'un traité de paix. Pourtant, les évolutions géopolitiques actuelles ne laissent pas beaucoup de place aux réticences de la Russie.


Questions sans Réponses

Ogre russe

La coalition des volontaires emmenée par Paris et Berlin, accompagnés par Londres et soutenue de manière sous-jacente par les Etats-Unis renforce l'opposition à la Russie qui a longtemps pu compter sur la désunion des Européens.

Désormais mis face au mur du fait de l'annonce du désengagement des Etats-Unis en matière de défense sur le théâtre européen, les puissances du Vieux Continent ont dû prendre leur destin en mains et donc s'imposer face à l'ogre russe. Effet positif ou négatif, les historiens le diront dans les années à venir, la position des Etats-Unis aura au moins eu le mérite de réunifier une Europe en panne, a minima, au ralenti.

L'imprévisibilité du président russe associée à la nouvelle détermination des Européens et la volonté des Etats-Unis de régler au plus tôt un conflit en voie d'enlisement accouche d'une situation loin d'être réglée, même si, la prudence est de mise, l'on semble plus s'approcher de la fin du conflit que  d'un statu quo impossible.


Indomptable Pékin

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d'expérience, il est actuellement professeur d'histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

Haute Tease

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