Très Chers Salaires

Si le conflit qui agite les raffineries du groupe TotalEnergies pèse sur le climat social et relance la question des salaires, celle-ci ne fait qu’à nouveau émerger car longtemps éludée. Mais une remise en cause des principes des rémunérations est aujourd’hui inéluctable.

Sans mauvais jeu de mot liminaire, il n’est cependant pas impossible que le conflit social qui agite les raffineries et les dépôts du groupe TotalEnergies fasse tâche d’huile dans les jours à venir. Il est vrai que tous les ingrédients pour une contagion à l’échelle nationale sont réunis : Inflation, pouvoir d’achat amputé par une hausse fulgurante des prix, crise de l’énergie, limite des dispositifs fiscaux.


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sensés amortir le choc des hausses constatées et surtout salaires incapables de remédier à cette situation qui place la France et les pays voisins au bord de la récession.

Hors une fois le constat dressé, une réalité plus prégnante que les autres s’impose, à savoir la faiblesse des salaires aujourd’hui pratiqués en France. La question n’est pas nouvelle et s’était déjà invitée lors de la campagne présidentielle de 2007. Les candidats d’alors, avait, pour l’un proposé le système du « Travailler plus pour gagner plus », pour la seconde, l’idée, une fois élue, d’organiser des Assises des salaires afin de revaloriser le ratio formation / compétence / salaire.


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Accélérateurs et Fossoyeurs

Mal réglée, placée sous le boisseau de la contrainte économique et financière ou tout simplement écartée, la question du pouvoir d’achat, donc des salaires, a refait surface à la lumière de la situation post-covid et de la guerre Ukraine, tous deux accélérateurs de l’Histoire.

Car désormais, pouvoirs publics et entreprises ne pourront plus nier la nécessité d’une augmentation des salaires au risque de voir la demande, premier moteur de la croissance, s’effondrer au profit d’une épargne légèrement mieux rémunérée en raison de l’augmentation des taux d’intérêt par les banques, épargne véritable fossoyeur de croissance car l’argent épargné n’est pas investi ou consacré à la consommation. Cette crise des salaires, longtemps écartée en raison d’une inflation faible qui compensait la faiblesse de ces derniers, est dès lors le caillou dans la chaussure d’une économie qui tournait jusqu’alors à plein régime, voire au-dessus.


Une Réforme et du Cynisme

Terrorisés par le cycle d’une hausse de l’inflation qui serait compensée par une hausse propotionnelle des salaires, gouvernement et banques centrales ont choisi pour l’un de solliciter encore l’Etat-Providence via diverses interventions, (rabais du prix du carburant, chèque énergie…), pour l’autre de casser la croissance et l’investissement par une hausse des taux qui endiguerait le recours au crédit des particuliers ou des entreprises. Pour autant, il apparaît que socialement ce duo ne fonctionne pas.


Une Réforme et du Cynisme

Salariés et fonctionnaires étranglés par une hausse continue des prix, appellent au secours afin de ne pas eux-même plonger dans les affres des difficultés financières quand ce n’est déjà pas le cas.

Économie de Marché et Nivellement

Or la question salariale ne se réglera pas par une augmentation ponctuelle des salaires en question, ce qui reviendrait à poser un emplâtre sur une jambe de bois, tout au plus permettrait-elle de liquider quelques factures impayées et d’apaiser un temps la grogne sociale. Il convient désormais, dans une économie de marché à laquelle est soumis le marché de l’emploi, de repenser la rémunération en fonction des compétences, des responsabilités et des formations suivies et ce dans une logique méritocratique.


Ne Pas Dire Que L’on Ne Savait Pas

En partant de ce postulat, l’augmentation de salaires ne serait plus aléatoire ou liée à un quelconque et obscur principe au sein de telle ou telle entreprise ou institution, mais le fruit d’une réalité individuelle et professionnelle. A ce jour, les obstacles sont nombreux car la peur que suscite une telle démarche est liée à la nécessité de repenser en totalité notre système de rémunération y compris le sacro-saint Smic devenu la pierre angulaire de la politique salariale.

Sortir du nivellement par le bas qu’impose le Smic, sans pour autant l’abaisser ce qui aurait pour effet de précariser encore plus ceux qui le perçoivent, repenser le travail, serait aussi une révolution culturelle qui permettrait vraisemblablement de motiver entreprises, salariés et agents publics. Mais pour l’heure, les files d’attentes devant les stations-essence s’allongent et monte doucement la gronde de ceux qui redoutent d’être à sec.

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d’expérience, il est actuellement professeur d’histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

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