Du Point Mort à la Sixième?

Le recours par le Gouvernement à l’article 49.3 afin d’adopter la réforme des retraites met en évidence les limites constitutionnelles d’une République désormais inadaptée aux attentes des citoyens. D’une crise politique, la France est passée à une crise de régime.

Qu’elle soit jugée injuste et inique, le jugement que l’on peut porter sur la réforme des retraites appartient désormais au passé.


Du travail! Mais pourquoi?

Pour autant, la tension quelle a créé par son contenu a désormais été remplacée par la manière dont elle a été adoptée en vue de son inscription au Journal officiel dans les jours à venir. Ainsi, en ayant recours à l’article 49.3 de la Constitution qui permet au Gouvernement de s’affranchir du vote de la Représentation nationale, ce dernier a escamoté non seulement l’un des fondements essentiels de la démocratie, à savoir le vote des députés, mais aussi terni un plus l’image de la Vème République qui prouve, ici plus que jamais, son inadéquation avec la structure sociale de la France du XXIème siècle.

Réalités et Décalages

Là encore, le recours à l’Histoire s’avère utile et éclairant. Conçue en 1958 afin de stabiliser la vie politique d’un pays déchiré par une succession sans fin de cabinets ministériels, la Vème République s’appuyait sur une société française soucieuse d’équilibre et de quiétude, écœurée de débats politiciens stériles, et alors que se dessinaient les grandes heures des Trente Glorieuses.


La Chine d’Après

Mais soixante-cinq ans plus tard, alors que la France, est entrée comme bien d’autres pays, dans l’ère post-industrielle et post-moderne, il s’avère que la constitution de 1958 ne répond plus aux attentes de citoyens. Pourquoi : Car les électeurs, quels qu'ils soient, sont désormais soucieux du fait que leurs voix soient entendues et prises en compte et ce dans leur immense diversité.

Certes, le passage en force opéré par le Gouvernement peut traduire de nombreuses réalités : isolement politique, faiblesses structurelles de la loi, fragilité de la majorité et de ses alliés, tensions au sein même de la majorité...Mais avant d’être un quelconque témoin de réalités fondées ou fantasmées, il est surtout un outil dépassé dans une démocratie qui se veut moderne et modèle.


Penser La Paix, Éviter La Guerre

La Constitution de la Vème République, voulue à l’image du Général de Gaulle, figure tutélaire d’une nation humiliée en 1940 en quête de reconnaissance et de renaissance à l’orée des années soixante, ne correspond plus d’évidence au schéma social et politique de la France d’aujourd’hui. Et l’article 49.3, véritable outil anti-démocratique, imaginé afin de s’exonérer des hésitations et des atermoiements de la représentation nationale jugée passionnée et versatile, incarne à lui seul le décalage qui existe entre Gouvernement et volonté citoyenne.

A l’heure où circulent sans frein et sans barrière la parole et les idées sur les réseaux sociaux, où le débat, pertinent ou pas, s’invite sur la Toile pour rejaillir dans la sphère publique, et alors que le paysage politique se morcelle toujours un peu plus, il apparaît comme presque naturel de repenser notre démocratie.


Penser La Paix, Éviter La Guerre

Car d’une crise politique, la réforme des retraites adoptée au forceps, nous sommes passés à une crise de régime, lourde et périlleuse, à même d’interroger sur le devenir de nos institutions. Et se pose désormais une question simple : la Vème République doit-elle céder la place à la Sixième qui dés lors évacuerait l’article 49 ou doit elle encore s’enliser dans le risque de nouvelles crises de régime ?

Là encore, le recours à l’Histoire s’avère utile et éclairant. Conçue en 1958 afin de stabiliser la vie politique d’un pays déchiré par une succession sans fin de cabinets ministériels, la Vème République s’appuyait sur une société française soucieuse d’équilibre et de quiétude, écœurée de débats politiciens stériles, et alors que se dessinaient les grandes heures des Trente Glorieuses.

Mais soixante-cinq ans plus tard, alors que la France, est entrée comme bien d’autres pays, dans l’ère post-industrielle et post-moderne, il s’avère que la constitution de 1958 ne répond plus aux attentes de citoyens. Pourquoi : Car les électeurs, quels qu'ils soient, sont désormais soucieux du fait que leurs voix soient entendues et prises en compte et ce dans leur immense diversité.


De Global à Régional

 

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d’expérience, il est actuellement professeur d’histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

Haute Tease