Ridicule et Grotesque

La démission du Premier ministre, après seulement 27 heures, a plongé un peu plus dans le chaos une nation excédée par une classe politique arrogante et un président de la République bercé par son propre entêtement.

Entre appel à une élection présidentielle anticipée et une nouvelle dissolution, le pays attend. Lassé et agacé. Ridicule et grotesque.


Assumer et se Taire

Voilà résumé en deux mots la situation dans laquelle est plongé l'Hexagone depuis l'annonce de la démission de Sébastien Lecornu, à peine nommé déjà remercié par les luttes de pouvoir, les conflits d'intérêt, les égos surdimensionnés et bour soufflés des uns et des autres, tous se prétendant capables de redresser un pays malade mais incapables de conclure un accord de gouvernement à même d'extirper la France de la gangue dans laquelle elle patauge depuis des mois désormais.

Car au grotesque et au ridicule s'ajoutent désormais l'urgence et la nécessité de trouver un locataire décidé, crédible, compétent et désintéressé pour loger à l'Hôtel de Matignon en qualité de Premier Ministre. Mais la tâche ne s'arrête pas là car il faudra le seconder de ministres qui adhéreront aux même ambitions. Dans l'immédiat, car la télénovela française sait se nourrir de rebondissements permanents et quotidiens.

La preuve en est : certains appellent déjà à une élection présidentielle anticipée qui, objectivement, ne ferait que rajouter du chaos au chaos alors qu'il reviendrait au Président de la République de respecter le vote des électeurs issu des élections législatives de juillet 2024 en choisissant un Premier ministre fruit de la majorité parlementaire, ici la gauche.


Le droit d’exister


Poutine aux mains Libres

Risques et entêtement

Quels risques Emmanuel Macron court-il ? Finalement aucun car s'il s'y résolvait, son choix ne pourrait lui être reproché surtout si le succès devait être au rendez-vous de cette décision . Au contraire, l'on pourrait le louer de s'y être astreint.

A l'opposé, si l'échec sanctionnait le potentiel (et improbable) gouvernement, raison lui serait donnée en avouant humblement que la politique proposée n'était pas adaptée au pays. Parce qu'à ce jour, ce qui est le plus reproché au chef de l'État, ce n'est pas tant la succession de chefs gouvernement que l'entêtement, presque autistique, dont il fait preuve, donnant le sentiment d'être enfermé dans un monde parallèle, que rien ne peut atteindre.

Cette obstination, que l'on pourrait qualifier de mortifère enfonce plus encore le pays dans l'impasse. Et l'impasse à un coût ! A l'heure où chaque centime d'euros compte dans un pays endetté (115,6 % du PIB, soit 3,416 milliard d'euros), l'absence de perspectives politiques fiables, à savoir une relative stabilité institutionnelle, pèse sur l'investissement, la confiance des ménages, la consommation et favorise une épargne de sécurité dédiée à se protéger d'éventuelles secousses sur le marché de l'emploi si le chômage devait connaître une possible augmentation.


De l’Etat fort à l’état faible

Otage et solution

Bloquée et à l'arrêt, le pays des Droits de l'Homme, toujours si prompt à donner des leçons de démocratie à la terre entière avec un parfum d'arrogance et de mépris, se retrouve otage du fait du Prince, plus soucieux de préserver son passif à la tête de l'État que du futur de ce dernier. Une lueur d'espoir, mais avec quel résultat ?, consisterait à opérer une nouvelle dissolution que beaucoup appellent de leurs vœux.

Mais là encore, dissolution n'est pas solution, s'imposant comme un règlement ponctuel à la crise actuelle mais ne fournit ni budget ni perspectives dès lors renvoyés, a minima, au début de l'année 2026. Plus utilisée à des fins de stratégies politiques que dans une logique de stabilisation de l'État, cette nouvelle dissolution jetterait plus encore de discrédit sur une nation excédée et des plus méfiantes à l'endroit de sa classe politique qui brille plus par sa médiocrité que par son génie.


Sauver ce qui peut encore l’être

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d'expérience, il est actuellement professeur d'histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

Haute Tease

Arts / Culture