L’eau du Bain
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- Category: France A&E, Lifestyle, Culture
- Published on Tuesday, 04 November 2025 07:49
- Written by Olivier Longhi
En adoptant une loi conçue et proposée par le Rassemblement national, la représentation nationale a donné l’image d’une assemblée poreuse aux idées d’extrême droite, enfermée dans sa passivité et plus préoccupée par des luttes d’influence stériles que par la défense des principes républicains.
Après avoir adopté un texte de loi proposé par le Rassemblement national, l’Assemblée Nationale s’est réveillée quelque peu abasourdie. Et pour cause, il s’agissait de la première fois que la représentation nationale adoptait une loi conçue et proposée par le mouvement d’extrême droite.
Un monde de Victimes
Dans l’absolu, une loi reste une loi et tout parti politique composant l’hémicycle est en droit d’élaborer un texte visant à être adopté. Mais dans ce cas là, c’est toute la portée symbolique du texte, tant d’un point de vue intrinsèque que du parti qui l’a présenté qui interroge. Le texte voté (qui ne sera effectif que lorsque les décrets d’application seront promulgués) porte sur la suppression des facilités, en vigueur depuis les accords de 1968 entre la France et l’Algérie, aux travailleurs algériens en matière d’accès à l’emploi. Pourquoi donc tant d’interrogations autour de ce texte voté ?
Douleur et Rupture
Ridicule et Grotesque
Accord et porosité
Dans un premier temps, était-il véritablement nécessaire et urgent de revenir sur cet aspect de l’accord bi-partite ? Le Rassemblement national qui a fait de la lutte contre une supposée, illusoire et infondée, vague migratoire venue d’Afrique du Nord, un combat permanent nourrit donc le sentiment désormais que l’un de ses thèmes de prédilection a été entendu et accepté par la représentation nationale.
Est-ce à dire que les idées du Rassemblement national infusent une assemblée de plus en plus poreuse à l’extrémisme de droite ? Il appartiendra à chacun de répondre à cette question mais il n’en reste pas moins que cette victoire politique permet au mouvement de Marine Le Pen de pérorer en se posant en défenseur des intérêts nationaux. Il n’est donc pas interdit de penser que l’Assemblée a cédé au délitement général qui frappe les sociétés occidentales où les principes moraux de tolérance, longtemps remparts inexpugnables contre l’extrémisme, sont désormais bafoués et liquidés avec l’eau du bain.
Assumer et se Taire
Car c’est bien là que le bât blesse plus : dans la passivité d’une Assemblée qui vote sans s’interroger sur les motivations d’une loi hautement politique et à la portée plus que symbolique pour le mouvement d’extrême droite. En outre, répétons-le, cette loi dont la pertinence et l’urgence interrogent, semble faire bien peu de cas des relations des plus tendues entre Paris et Alger, relations qui ne vont naturellement en rien s’améliorer au regard du texte voté. Autre élément, non sans intérêt, et qui rassemble en son sein la porosité de l’Assemblée tout comme sa passivité, c’est bien la faiblesse de la représentation nationale et notamment celle des partis la composant.
Car si le Rassemblement national occupe la place qui est la sienne désormais, c’est en raison de la médiocrité des autres partis enlisés dans des conflits d’influence stériles au lieu de faire front contre un mouvement qui trouve devant lui le champ libre pour proposer des lois en droite ligne avec ses fondamentaux idéologiques.
Le droit d’exister
Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d’expérience, il est actuellement professeur d’histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.









